LA FUENTE DE SANGRE

La Fontaine de Sang





Il me semble parfois que mon sang coule à flots,

Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.

Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,

Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.





À travers la cité, comme dans un champ clos,

Il s'en va, transformant les pavés en îlots,

Désaltérant la soif de chaque créature,

Et partout colorant en rouge la nature.





J'ai demandé souvent à des vins captieux

D'endormir pour un jour la terreur qui me mine;

Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine!





J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux;

Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles

Fait pour donner à boire à ces cruelles filles!


Creo sentir, a veces que mi sangre en torrente

se me escapa en sollozos lo mismo que una fuente.

Oigo perfectamente su queja dolorida,

pero me palpo en vano para encontrar la herida.



Corre como si fuera regando un descampado,

y en curiosos islotes convierte el empedrado,

apagando la sed que hay en toda criatura

y tiñiendo doquiera de rojo la Natura.



A menudo también del vino he demandado

que aplaque por un día mi terror. ¡Pero el vino

torna el mirar más claro y el oido más fino.



Tampoco en el amor el olvido he encontrado:

ha sido para mí un lecho de alfileres,

hecho para saciar la sed de las mujeres.